Hervé Gisserot et les industries du médicament confrontés à la crise
Malgré la forte médiatisation de scandales qui ont touché les professionnels du médicament, les Français gardent confiance dans une industrie française de pointe qui surnage dans le marasme économique ambiant. Toutefois le bilan 2012 illustre une situation difficile qui ne devrait pas s’arranger en 2013. Décryptage d’un secteur au fort potentiel que la France ferait bien de préserver.
La grandeur de la France appartient au passé. Constat amer, mais néanmoins réaliste, la France a perdu de sa superbe et les secteurs qui faisaient d’elle une puissance économique de premier plan ne sont pas bien mis en valeur. C’est le cas de l’industrie pharmaceutique qui commence à subir les effets de la crise couplée à une législation qui ne prend guère en compte la nature d’un secteur stratégique pour un Etat qui se veut puissant.
Les entreprises du médicament (Leem) sont inquiètes au regard des derniers chiffres publiés. Le chiffre d’affaires pour la France en 2012 est en baisse de 2 % et seul l’aspect international rassure quelque peu les professionnels du secteur. En effet, les exportations françaises de médicaments ont progressé de 14,8 % après une année 2011 marquée par une baisse historique de 8,7 %.
Les motifs d’inquiétudes restent néanmoins importants dans la mesure où les pouvoirs publics assènent des coups sévères à une industrie de pointe. Fiscalité, dispositifs légaux très contraignants et qui ne prennent pas la mesure des efforts fournis par une industrie qui réalise un travail de recherche exceptionnel…
Hervé Gisserot, le président du Leem parle d’une « industrie menacée de décrochage » et explique que « les efforts conjugués de l’Etat et des industriels ne seront d’aucun effet s’ils sont associés à une régulation toujours plus agressive et déséquilibrée. Un signal d’alarme tiré par les professionnels d’un secteur qui a vu la suppression de près de 2 000 emplois entre 2010 et 2011.
Le président du Leem rappelle à juste titre qu’ « avec une contribution majeure à la balance commerciale française, avec plus de 100 000 emplois directs, avec plus de 200 sites de production, avec des investissements de près de 5 milliards d’euros annuels en R&D, les entreprises du médicament présentent toutes les caractéristiques d’un secteur de sortie de crise ».
Encore faut-il que les pouvoirs publics le comprennent pour ne pas plomber une industrie qui garde encore de sérieux atouts dans la compétition internationale. Les décisions d’aujourd’hui feront la puissance économique de demain. Veillons à ne pas sacrifier des secteurs de pointe par un manque de clairvoyance qui serait fatal.