Quand le droit des marques nous bâillonne
Cette semaine, Framablog publiait la traduction d’une chronique de Cory Doctorow (blogueur et journaliste spécialisé dans la gestion des droits numériques), à propos des dérives du droit des marques. Ces droit ont été instaurés afin de protéger les marques de la contrefaçon. Or à l’heure actuelle, on glisse de plus en plus vers une sorte « d’appropriation des mots ».
Plusieurs marques cherchent ainsi à s’attribuer des mots, bien au delà de leur simple nom. Facebook par exemple, voudrait avoir l’exclusivité des mots « Face », « Book », « Wall », et « Mur ». Dans sa chronique, Cory Doctorow rappelle que ces droits sont là pour protéger les marques (et les consommateurs de ladite marque), et non pas pour donner un droit de propriété sur des mots du langage commun.
En effet, en empêchant un rival d’utiliser le nom ou le design d’une marque donnée, c’est le consommateur qu’on protège : de cette façon, il ne risque pas d’acheter un produit pour un autre. Cependant, la marque lésée n’a le droit que de faire une réclamation en justice : en aucune façon un mot ne peut lui appartenir.
Or justement, c’est ce que voudraient certaines firmes. Ils ne veulent plus protéger le client, mais bien leurs intérêts. Même quand il n’y a aucune confusion possible, ils veulent interdire d’utiliser certains mots ou expressions, usant d’une véritable stratégie d’intimidation envers quiconque transgresserait ce droit.
Va-t-on bientôt, comme dans la nouvelle « Les Hauts® Parleurs® », imaginer qu’il va falloir payer une licence à des propriétaires du langage pour publier un livre ou prononcer un discours ?