Cessions télécoms : Vivendi ne veut pas se précipiter
Une révolution en douceur. Si Vivendi poursuit sa mue stratégique vers le secteur du « contenu », il semble de plus en plus évident que le groupe français ne compte pas pour autant brader ses actifs dans les télécoms et s’offre du temps pour mener à bien sa métamorphose vers le tout numérique.
Il ne faudra sans doute pas s’attendre à des annonces fracassantes lors de la prochaine assemblée générale du groupe à la fin du mois. Bien qu’officieusement sur le marché depuis plusieurs mois, GVT (Brésil) et Maroc Télécom pourraient demeurer quelque temps encore dans l’escarcelle de Vivendi, même si les choses semblent se préciser en ce qui concerne l’opérateur marocain. Pour SFR, par contre, l’état-major de Vivendi l’a clairement martelé : « l’entreprise n’est pas à vendre », la feuille de route étant d’en maximiser sa valeur.
Si l’avenir du groupe, tel que dessiné par le Président de son Conseil de surveillance Jean-René Fourtou, semble se cristalliser autour de la production et de la distribution de contenus numériques (musique, télévision, cinéma, jeux vidéos), les cessions télécoms annoncées depuis plusieurs mois doivent se faire au « juste prix », affirme-t-on du côté de Vivendi.
Le récent échec des discussions qualifiées de « préliminaires » avec l’américain Direct TV pour la cession de GVT est symptomatique de la volonté de Vivendi de ne pas sous-vendre ses actifs. Le Français aurait repoussé une offre de 6 milliards de dollars du groupe américain, selon certaines informations. « Nous ne voulons pas brader GVT. Nous prendrons le temps de le vendre », avait alors répondu un porte-parole du groupe.
Du temps et de la patience pour réussir une métamorphose qui engagera le groupe pour les dix ans à venir. « Je ne veux pas m’enfermer dans un calendrier », soulignait déjà Jean-François Dubos dans une interview en décembre dernier. C’est en clair le message que la direction de Vivendi devrait faire passer à ses actionnaires à la fin du mois avec en toile de fonds des questions sur le taux d’endettement du groupe et sa capacité à diversifier ses investissements.