L’eau en bouteille polluée par des pesticides et des médicaments
Selon une étude menée pour l’association 60 Millions de consommateurs, environ 20% des eaux en bouteille contiennent des traces de pesticides et de médicaments, dont un pour traiter le cancer du sein.
L’analyse a porté sur 47 bouteilles, trois bonbonnes d’eau et une dizaine d’échantillons d’eau du robinet prélevés dans trois départements. Dix contenaient des résidus de médicaments et de pesticides.
« A court terme, il n’y a absolument aucun problème de qualité. Ces eaux sont parfaitement buvables. On est dans l’ordre de l’ultra-trace, du millième de micron, c’est vraiment minuscule, » insiste le rédacteur en chef de 60 Millions de consommateurs, Thomas Laurenceau.
L’enquête ne met pas en cause le travail des embouteilleurs mais souligne la contamination de l’environnement par les pratiques humaines.
Toutefois, Thomas Laurenceau se dit surpris quant à la présence de tamoxifène, une hormone de synthèse utilisée dans le traitement du cancer du sein. Les bouteilles de Saint-Yorre, Salvetat, Saint Armand, Mont Roucous et Carrefour Discount contenaient des traces de cette hormone.
La teneur est « infime, mais c’est suffisant pour qu’on s’interroge sur la pureté originelle imposée par la règlementation des eaux minérales, » explique le magazine.
Du buflomédil et du naftidrofuryl, des vasodilatateurs, ont été détectés dans l’Hepar et la Saint Armand. Des traces d’atrazine et d’hydroxyatrazine, des désherbants très persistants, interdits en 2001, ont été retrouvés dans la Vittel, la Volvic, la Cora et la Cristaline.
L’eau du robinet n’est pas en reste. Sur 10 prélèvements, huit contiennent une à quatre molécules sur les 85 recherchées. A nouveau, l’enquête a révélé la présence de tomoxifène, notamment en milieu urbain, à Rennes et à Limoges.
« Ce qu’on en retire, ce n’est pas de dire que telle marque est plus risquée qu’une autre. Il n’y a pas les bons et les mauvais. Sur l’ensemble des marques, il y a un problème. Les embouteilleurs sont extrêmement prudents, mais ça interpelle de voir qu’il peut y avoir des micropolluants, même si c’est infinitésimal, qui ne devraient pas être là, » a conclu le rédacteur Thomas Laurenceau.