Le patron de Dassault Systèmes songe à l’exil fiscal
Le directeur général de Dassault Systèmes, Bernard Charlès, songe à quitter la France, en raison d’une fiscalité trop lourde.
Dans un entretien au Monde, publié lundi 11 mars, Bernard Charlès confie être de plus en plus tenté par l’exil fiscal.
« Pour être clair, cela ne concerne pas la taxation à 75% des revenus au-delà de 1 million d’euros, même si je pense qu’au-dessus d’un certain seuil, c’est confiscatoire. Ma préoccupation concerne l’alourdissement de la fiscalité sur le capital, les stock-options et les actions gratuites, » affirme le dirigeant.
Bernard Charlès a expliqué que sa décision de vendre ses actions en décembre 2012, pour 28 millions d’euros, ne signifiait pas son départ prochain de la France : « J’ai réalisé cette opération pour payer des impôts liés au rachat d’autres titres qui venaient à échéance. Il m’a fallu d’ailleurs vendre plus de titres que ceux que j’ai acquis. Cela illustre bien le poids de la fiscalité, qui va aller encore en augmentant. »
Il estime que la participation des salariés au capital de l’entreprise, permise par la distribution de stock-options et d’actions, est un critère fondamental pour concurrencer les sociétés internationales : « l’entreprise et son salarié vont devoir payer en taxes et en impôts jusqu’à 80 % de sa valeur, ce n’est pas tenable. Il est normal que les cessions de capital soient taxées, mais au-delà de 60 %, vous êtes hors course au niveau mondial, » déclare Bernard Charlès.
Selon lui, plusieurs dirigeants de Dassault Systèmes ont déjà quitté la France ou y pensent fortement. « Résider en France devient lourdement handicapant. Plus largement nos embauches du top management vont nécessairement se faire ailleurs qu’en France. »
Le dirigeant de Dassault Systèmes est partagé entre sa responsabilité de chef d’entreprise française et son désaccord avec les mesures prises par les membres du gouvernement qui « n’ont pas conscience des conséquences sur le secteur de la high-tech. »