Chine : les identités des milliardaires restent cachées
En 2012, la Chine comptait officiellement 113 milliardaires. Pourtant, l’Institut chinois Hurun totaliserait leur nombre à 600, voire plus. La plupart préférerait rester dans l’ombre.
Originaires des villes mais surtout des campagnes, les milliardaires chinois sont de nouveaux riches qui ont construit des empires colossaux.
Pourtant, ils taisent leur identité pour ne pas s’attirer les foudres du peuple et du Parti, et être envoyés en prison.
Shaun Rein, collaborateur du magazine Forbes, explique que certains supplient le magazine américain de ne pas révéler leur nom.
Parmi les milliardaires chinois les plus connus, on retrouve en pôle position Li-Ka Shing, première fortune de Chine en 2013. Mais aussi, Zhang Ruimin, PDG du géant de l’électroménager Haier, Chen Feng, président de la quatrième compagnie aérienne chinoise ou encore Wendi Deng, la troisième épouse de Rupert Murdoch.
Mais loin des milliardaires ultra-médiatisés, les experts mettent en lumière les princes rouges, les « taizi ». Héritiers de hauts dignitaires du régime, ces Chinois profitent des réseaux politiques de leurs parents.
« Des sommes colossales circulent hors des circuits fiscaux et financiers officiels », affirme Jacques Gravereau, directeur de HEC Eurasia Institute.
Ces milliardaires, tapis dans l’ombre, veulent à tout prix éviter la révélation de leurs liens avec le gouvernement, au risque de devenir la cible du Parti et du peuple. Plusieurs personnalités richissimes ont ainsi été envoyées en prison à la suite de l’apparition de leur nom sur la liste de Forbes, rebaptisée « the death list ».