Bruxelles autorise les farines animales pour les poissons
La Commission Européenne a annoncé la réintroduction de la farine animale sur le marché français. Les poissons d’élevage pourront à nouveau être nourris à partir de farines de porc et de volaille, à compter du 1er juin.
« Cette décision tombe mal », concède le ministre de l’Agroalimentaire, Guillaume Garot. En plein scandale de la viande de cheval, la confiance dans les produits industriels est au plus bas chez les consommateurs.
En 2001, ce mode alimentaire avait été interdit dans toute l’Union Européenne depuis la crise de la « vache folle ».
L’épidémie d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) avait été provoquée par l’utilisation de ces farines dans l’alimentation des bovins, qui sont des herbivores.
Cette mesure a pourtant été approuvée par les experts des États membres dès juillet 2012. Elle autorise le recours à des « protéines animales transformées» (PAT) dans l’alimentation des poissons d’élevage et des autres animaux aquatiques. Les PAT ne présenteraient pas les mêmes risques que les farines produites dans les années 90. Ces protéines animales seraient fabriquées à partir de produits d’abatage propre à la consommation humaine et issues d’animaux sains.
Pour Bruxelles, cette décision « améliorera la durabilité à long terme du secteur de l’aquaculture, car ces PAT pourraient être un substitut précieux aux farines de poisson, qui sont une ressource rare.»
Les scientifiques minimisent les risques : « la transmission de l’ESB entre animaux non ruminants est négligeable, pour autant qu’il n’y pas de recyclage entre les espèces. »
En 2014, la Commission Européenne prévoit le retour « des PAT de porc et de volaille, pour les volailles et les porcs ». Le cannibalisme entre mêmes espèces étant interdit, les volailles seront nourries à partir de farines de porc et inversement.
Les PAT seront toujours prohibés dans l’alimentation des ruminants (bovin, ovin, caprins) ainsi que les PAT de ruminants à destination des animaux d’élevage non ruminants.