Mission Très Haut Débit: la feuille de route gouvernementale n’est pas à la hauteur
Après s’être procuré le rapport gouvernemental sur la mission THD (Très Haut Débit), le site spécialisé la fibreoptique.com en a souligné les faiblesses et les incohérences. Il semblerait que le gouvernement ne se donne pas tous les moyens d’atteindre les objectifs du déploiement numérique promis.
Le gouvernement a formulé un plan de déploiement numérique ambitieux d’une France 100% fibrée d’ici 2022. Le rapport de la mission THD, feuille de route gouvernementale détaillant les différentes solutions à intégrer à la stratégie pour y parvenir, a été examiné à la loupe par le site de la fibreoptique.com. A ses yeux, les options retenues sont insuffisantes, et étonnamment partiales.
Le média commence par pointer du doigt le silence tonitruant du rapport concernant la technologie du FTTLa quand il s’agit de mentionner les options de déploiement pérennes à disposition. Seul le FTTH est cité, une technologie de France Télécom, alors que le FTTLa est tout aussi performant et peut s’installer à moindre coût.
Le rapport va même jusqu’à inclure des technologies d’appoint pour les zones dites « grises » et « blanches », quitte à revenir sur un discours qui privilégie les options de long terme. Sont mis en avant le VDSL2 ou des technologies sans fil de type WiMax alors même que la performance de ces options secondaires est sans commune mesure avec l’architecture déployée par le fibro-opérateur Numericable et que le recours à ces solutions risque d’augmenter la fracture numérique française.
Encore plus étrange, fibreoptique.com observe qu’au moment de faire l’état des lieux français du déploiement du très haut débit, le rapport ne mentionne même pas le FTTLa parmi les foyers éligibles alors qu’il le fait pour le THD dans les autres pays du monde. En intégrant le FTTLa, le nombre de foyers éligibles est tout bonnement multiplié par 5 en France.
Enfin, le média s’étonne de l’omniprésence de France Télécom dans le document officiel. La mission semble articuler son dispositif autour de l’opérateur et occulte grossièrement Numericable, dont le réseau est pourtant reconnu par l’Arcep et dont la technologie est utilisée à travers le monde (Etats-Unis, Europe, Chine, Japon).
Un biais rendu encore plus visible quand le rapport s’appesantit sur le désavantage que représentent la mutualisation des réseaux pour France Télécom et la potentielle disparition du réseau cuivre en France. Des informations que le site s’empresse de nuancer par ailleurs.
Lafibreoptique.com finit donc par définir le document comme non seulement partiel et incomplet, mais également partial dans la manière partisane de faire intervenir les différents acteurs du THD.