AS Monaco : le changement c’est maintenant
Il y a huit mois tout juste, l’AS Monaco changeait de propriétaire. L’annonce d’un nouveau président sonne la fin du gong. Le club de la Principauté, asphyxié pendant ses matchs, peine à remonter au classement. Lanterne rouge de Ligue 2, une enveloppe russe bien remplie ne pouvait que redresser la barre. Bilan huit mois plus tard.
Après trente-quatre années passées dans l’élite du foot français, Monaco descendait en Ligue 2 en mai 2011. Début décembre, après 18 journées et un 2-0 concédé face à Metz, le club est dans une situation catastrophique, lanterne rouge de son groupe et ce malgré le plus gros budget prévisionnel alloué en Ligue 2, plus de 20 millions d’euros.
Un revers terrible pour les monégasques sept fois champions de France et finalistes de la Ligue des champions en 2004. Les actionnaires ne souhaitent plus combler le gouffre financier que devient petit-à-petit le club du Rocher. « Inévitable » que le club « trouve un partenaire de choix pour se développer », le Prince Albert II salue en ces termes, le russe Dmitri Rybolovlev. Il entre en scène pour « ouvrir une nouvelle page de l’histoire de l’équipe de football si chère à la Principauté. » Depuis sa création en 1924, le club passe pour la première fois sous contrôle étranger.
« Cette opération n’est pas simplement une acquisition, mais le commencement d’un nouveau partenariat efficace. Je crois que ce club a un énorme potentiel. J’espère qu’il saura le réaliser de façon pleine et entière tant au niveau national qu’au niveau européen. » Dmitri Rybolovlev, nommé président du nouveau conseil d’administration, se dit optimiste quant à l’avenir du club.
Actionnaire majoritaire via la société Monaco Sport Invest (MSI), 33% du capital restent propriété de l’AS Monaco. Pour le reste (66,7%), MSI concentre les deux tiers du capital. Le groupe prévoit d’investir au moins 100 millions d’euros au cours des quatre prochaines années. Un minimum garanti qui peut être réajusté en cas de besoin. Soit deux à trois fois plus que la saison 2010-2011. Le Rocher, club le plus riche de France en Ligue 2.
En refonte totale, exit l’entraîneur italien Marco Simone et une grande partie du staff technique, malgré la belle remontée en deuxième partie de saison (huitième place). L’ASM peut désormais s’appuyer sur des financements solides pour recruter Claudio Ranieri, l’entraîneur transalpin, ancien coach de Chelsea et de l’Inter, restructurer de fond en comble son équipe et incorporer de nouveaux talents.
Pour Richard Olivier, président de la Direction nationale de contrôle et de gestion (DNCG) – le gendarme du foot français – l’arrivée du Qatar au Paris Saint-Germain ou celle d’un homme d’affaire russe à l’AS Monaco, « ça a mis de l’argent dans la machine et permis à tous les clubs, peut-être pas tout de suite, d’avoir des transferts plus rémunérateurs. Au niveau de la machine économique, le rôle des dirigeants du PSG, comme ceux de Monaco, est super. Ça donne de l’argent à une machine qui en avait besoin. » La Direction nationale de contrôle et de gestion aime que les clubs possèdent des liquidités, surtout lorsqu’elles n’ont pas de fond comme au PSG ou à Monaco. Les deux clubs sont également les plus dépensiers sur le marché des transferts. Une bonne nouvelle pour la DNCG, qui veille sur l’équilibre financier des clubs de foot.
Et il faut croire que la démarche est effective. L’objectif de l’ASM « un club, une ambition » semble pour l’instant fonctionner à merveille. Entre février et fin avril 2012, l’équipe enchaîne une série de matchs sans défaite. Monaco termine finalement à la huitième place. À la rentrée 2012, les monégasques continuent sur leur lancée et s’imposent dès les premières rencontres à la première place du classement.
L’AS Monaco, emmenée dans son sillage par Dmitri Rybolovlev, apparaît comme l’équipe à battre en Ligue 2. Désormais généreusement dotée, l’équipe monégasque respire de nouveau, elle qui, un an auparavant, suffoquait sous la pression d’un club de Ligue 1 tombé l’étage au-dessous.