L’Europe, mauvais élève du G20
Les chefs d’Etat et de gouvernement des pays riches et des grandes économies émergentes, se réunissent lundi 18 et mardi 19 juin 2012, à Los Cabos, au Mexique à l’occasion du sommet du G20. Ils doivent réitérer leur volonté de rétablir une croissance économique mondiale forte, durable et équilibrée. Le défi est de taille face à une Europe en crise.
La crise de la dette en Europe constitue le principal sujet de discussion au G20 qui a débuté hier. Pendant deux jours, le G20 va travailler collectivement « pour renforcer la demande et restaurer la confiance dans le but de soutenir la croissance et favoriser la stabilité financière afin de créer des emplois de grande qualité pour l’ensemble des citoyens ». L’Europe qui fait l’objet d’interrogations de la part des autres pays membres du G20 est au cœur de ce projet.
Que ce soient les Américains ou les dirigeants des pays émergents au premier rang desquels la Chine et l’Inde, tout le monde montre sa préoccupation face à cette interminable crise européenne menaçant l’ensemble de l’économie de la planète.
Malgré la victoire d’un parti pro-européen aux législatives en Grèce qui a été accueillie avec soulagement, l’Union va devoir tout de même rendre des comptes à ses partenaires économiques. La crise n’a cessé de s’aggraver avec la Grèce, et de se propager à l’Irlande et au Portugal, et aujourd’hui l’Espagne, troisième économie de la zone euro.
Cependant, face au défi de la croissance, l’Europe doit surmonter des divergences internes. La chancelière Angela Merkel continue de défendre la mise en place de réformes structurelles et la rigueur budgétaire pour répondre à la crise. Ses partenaires de la zone euro, soutenus par les Américains et les pays émergents, préfèrent miser sur la relance de la croissance.
Les tensions sont d’autant plus palpables lorsque David Cameron critique les mesures fiscales envisagées par la France. Le Premier ministre britannique s’est dit prêt, lundi 18 juin, à « dérouler le tapis rouge » pour les entreprises fuyant l’impôt en France. « Cela paiera nos services publics et nos écoles », s’est-il même enorgueilli. Cameron visait le projet du président français François Hollande de relever l’imposition des contribuables les plus riches (un taux de 75% pour la tranche supérieure de l’impôt sur le revenu).
La France s’est empressée de répondre. « Je pense que c’est un propos qui lui a échappé! », s’est exclamé Michel Sapin, le ministre du travail français principal artisan du projet de campagne de François Hollande. « Je ne sais pas comment on fait pour dérouler un tapis rouge au travers » de la Manche, « il risque de prendre l’eau », s’est-il amusé. Si l’humour est au rendez-vous de ce G20, la solidarité européenne semble être aux abonnés absents…