Un an après Fukushima, comment la sûreté nucléaire a-t-elle évolué ?
Dimanche, nous commémorerons l’anniversaire de la catastrophe de Fukushima. Cet accident a entraîné de nombreux débats à travers le monde sur la sûreté des centrales. Comment la sûreté nucléaire a-t-elle évoluée après Fukushima ?
Des réactions diverses à travers le monde
L’accident de Fukushima a beau être dû en grande partie aux caractéristiques du Japon (zone sismique, tremblement de terre puis tsunami), il a permis au monde entier de s’interroger sur la sécurité de ses centrales. En Allemagne, la chancelière Angela Merkel a rapidement choisi d’annoncer une sortie progressive du nucléaire, fermant notamment les sept réacteurs les plus anciens du pays immédiatement après l’accident.
D’autres pays, comme la Suisse et l’Italie, ont également préféré renoncer à l’atome. Le Royaume-Uni, lui, décidé au contraire de relancer le développement du nucléaire en construisant dix nouveaux réacteurs destinés à remplacer les centrales vieillissantes. De leur côté, les Etats-Unis ont choisi de poursuivre la relance de leur programme nucléaire.
Fukushima n’a pas remis en cause les projets nucléaires des pays émergents. L’Inde, le Brésil et l’Afrique du Sud maintiennent leurs programmes civils, tandis que la Chine ambitionne toujours de construire 50 réacteurs d’ici 2020.
Le choix d’un nucléaire plus sûr en France
En France, l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) a choisi de mettre en place un audit complet des centrales. L’autorité publique a rendu son rapport ainsi que ses recommandations en décembre dernier préconisant:
– qu’EDF installe dans chaque centrale des groupes électrogènes diesel et d’alimentations en eau capable d’être utilisé même en cas d’accident grave
– que soit mis en place un » noyau dur « dans chaque centrale afin de pouvoir » maîtriser les fonctions fondamentales de sûreté dans des situations extrêmes »
– que soient réduits au maximum les risques de » dénoyage » des combustibles usés entreposés dans les piscines.
– que soit mise en place une » force d’action rapide nucléaire » (FAR) qui puisse intervenir en moins de 24 heures sur tout site accidenté.
« Les travaux post-Fukushima sont prévus dans les 10 ans à venir », a précisé Dominique Minière, directeur de la division production nucléaire d’EDF. Les groupes électrogènes d’ultime secours seront installés entre 2015 et 2018 pour un coût estimé par l’ASN à environ 40-60 millions d’euros chacun.
Contrairement à d’autres pays, la question du nucléaire fait plutôt consensus en France où seuls Jean-Luc Mélenchon et Eva Joly, parmi les principaux candidats à la présidentielle, souhaitent sortir de l’atome. La tendance est donc davantage à une amélioration de la sûreté des centrales plutôt qu’à une remise du nucléaire en France.