Secteur automobile allemand : primes records pour les employés
Tandis que plus d’un salarié allemand sur quatre, soit plus de 7 millions de personnes, toucherait un bas salaire (moins de 9 euros 15 en l’Allemagne), les salariés des entreprises automobiles allemandes voient aujourd’hui pleuvoir sur eux une averse de bonus suite aux bénéfices sans précédents faits par leurs employeurs.
Ils sont en effet à ce jour plus d’une centaine de milliers de salariés bénéficiant de primes s’élevant à des sommes encore jamais vues, dépassant parfois 8.000 euros, comme à Ingolstadt, dans le Sud du pays, où Audi versera à chacun de ses 45.000 employés une prime d’un montant de 8.251 euros. *
Chez Volkswagen, qui a enregistré un bénéfice net de 15,4 milliards d’euros en 2011, le montant des primes s’élèvera à 7.500 euros pour ses 90.000 employés. Une excellente nouvelle pour ces derniers, dont la rétribution est rendue possible par une loi datant de 2005 stipulant que les 10 % d’un bénéfice opérationnel dépassant 1,4 milliards d’euros doivent être redistribués aux salariés de l’entreprise affichant pareille recette.
Le secteur automobile allemand, aujourd’hui florissant, est pourtant loin de représenter l’économie allemande dans sa globalité, et nombreux doivent être les compatriotes jalousant la réussite de ces salariés, à l’heure où l’Allemagne affiche un développement de la précarité et de la paupérisation à l’Ouest du territoire.
Dans un pays où n’existe pas de salaire minimum autre que celui négocié par les syndicats auprès de leurs employeurs suivant les secteurs d’activité, une étude a récemment démontré que la création d’un salaire minimum obligatoire plafonné à 8,5 euros de l’heure permettrait une augmentation des revenus de plus de 25 %.
En 2010, ils étaient plus d’un million de salariés allemands à toucher un salaire inférieur à 5 euros brut de l’heure.