La question du prix de l’essence divisent les candidats
Mercredi matin, le prix du sans plomb a franchi le cap symbolique (et effrayant) des 2 euros/litre dans deux stations services de la région parisienne. Il s’en est évidemment suivit un important débat médiatique, mais également politique.
Les candidats à la présidentielle divergent considérablement sur la question du prix du carburant, entre interventionnisme et laisser-faire.
François Hollande propose de bloquer le prix de l’essence pendant trois mois. Suite à cette période, il mettrait en place une TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) dite « flottante ». Les taxes varieraient en fonction du prix du baril : quand le cours du pétrole augmenterait, la taxe baisserait et inversement.
Selon lui, ce mécanisme fiscal permettrait « de restituer au consommateur ce que l’Etat n’a pas à avoir comme recette supplémentaires ».
Option résolument différente de Nicolas Sarkozy, qui est contre une réduction de la TIPP. « Allez acheter l’essence où c’est le moins cher » a-t-il déclaré mercredi matin sur Europe 1, en suggérant de faire jouer la concurrence au maximum entre les marchands de carburants.
Pour le président sortant, la proposition formulée par le candidat socialiste n’est pas réalisable car les prix du pétrole sont fixés « par un marché mondial à l’extérieur ».
Le candidat du Front de Gauche Jean-Luc Mélenchon propose quant à lui de nationaliser Total, ce qui coûterait à l’Etat environ 100 milliards d’euros.
A l’opposé de l’échiquier politique, Marine Le Pen songe à baisser la TIPP de 20%. Une mesure qui aurait un coût de 20 milliards pour l’Etat, mais qui, selon la candidate frontiste, permettrait de faire baisser automatiquement le prix de l’essence de 20 centimes par litre.
Pour compenser les 20 milliards de pertes, Marine Le Pen taxerait davantage les groupes pétroliers et gaziers… au risque de les voir déserter l’hexagone.
Autres candidats, autres mesures : Eva Joly voudrait favoriser le développement du covoiturage, François Bayrou veut réduire la part des énergies fossiles et Nicolas Dupont-Aignan propose de faire contribuer les régions (en plus d’une baisse de la TIPP et d’une nouvelle taxe sur les profits de Total).