La responsabilité sociale des entreprises (RSE)
Alors que le gouvernement est en passe de faire adopter une disposition du Grenelle de l’environnement visant à durcir les obligations des entreprises en matière de responsabilité sociale et environnementale, en quoi le concept de RSE modifie-t-il les activités des entreprises ?
D’après le livre vert de la Commission européenne (Commission Green Paper 2001 : Promoting a European Framework for Corporate Social Responsability), la responsabilité sociale des entreprises est un « concept dans lequel les entreprises intègrent les préoccupations sociales, environnementales et économiques dans leurs activités ».
La RSE renvoit à la participation volontaire du monde de l’entreprise aux enjeux du développement durable. L’entreprise peut alors décliner trois types d’activités, environnemental, social et économique, pour répondre à la demande de la société civile (ONG, associations, autorités publiques, clients…).
Pour le ministère du développement durable, il s’agit de mettre en place les meilleures pratiques possibles et de contribuer à l’amélioration de la société et à la protection de l’environnement. Le laboratoire de la responsabilité sociétale en entreprise distingue sept tendances de RSE.
Éthique
Cette approche consiste à appliquer ses convictions éthiques à son investissement. Dans la plupart des cas, elle va de pair avec l’utilisation de filtres d’exclusion des entreprises ayant des activités dans des secteurs considérés comme condamnables, tels l’alcool ou la pornographie.
Environnement
Cette approche concerne les entreprises qui optent avant tout pour une démarche environnementale, comme le groupe/label « Naturentreprises », qui regroupe les entreprises en action pour le respect de l’environnement (maîtrise des dépenses d’énergie, tri sélectif des déchets, réduction des rejets de CO2).
Sociale
Cette approche sélectionne les entreprises exclusivement sur la base de la qualité de leur politique sociale et du respect des droits de l’Homme. Tel le groupe Géant Casino, qui a signé en décembre 2011 un accord sur l’égalité professionnelle en concertation avec les partenaires sociaux. Le groupe de Jean-Charles Naouri a décidé de se baser sur les axes d’amélioration recensés par le site Terrafemina (recrutement/formation/rémunération/évolution personnelle/parentalité).
Citoyenneté
Cette approche est centrée autour de la notion de communauté (communauté locale mais aussi minorités) et est particulièrement développée aux Etats-Unis. Elle accorde une grande importance à la non-discrimination ou à la politique de mécénat.
Développement durable
Cette approche repose sur la notion de développement durable et privilégie donc les entreprises ayant de bonnes performances dans leurs trois secteurs de responsabilité : les domaines sociaux, environnementaux et économiques. Un exemple ? Google, qui a investi 3,5 millions de dollars dans un parc de panneaux photovoltaïques dans le Brandenbourg en avril 2011. Ou encore l’entreprise Tessea, qui a décidé de faire de l’éthique sa raison d’exister. Offrant un accompagnement sur mesure éthique et durable, Tessea prêche pour l’eco-business et le développement durable.
Stakeholder
Cette approche se concentre sur le dialogue de l’entreprise avec l’ensemble de ses « parties prenantes », et sur la manière dont celles-ci prennent en compte leurs attentes.
Finance
Cette optique considère que la prise en compte de facteurs sociétaux dans l’évaluation de l’entreprise permet de mieux cerner la valeur réelle de l’entreprise que les analyses seulement financières, et donc de constituer des portefeuilles plus rentables que les portefeuilles classiques.
Ces sept approches ne sont naturellement pas figées, plusieurs d’entre elles pouvant résumer une stratégie propre à une seule entreprise. Cette catégorisation prouve néanmoins que le monde de l’entreprise peut, à sa manière, adopter des démarches en matière de responsabilité sociale et environnementale et collaborer avec une société civile en demande.