Triple A : les éléments de langage du Quai d’Orsay
Des télégrammes diplomatiques ont été diffusés aux diplomates français en poste à l’étranger pour expliquer la perte du triple A. Se présentant comme des « éléments de langage », ces arguments nuancent l’événement de vendredi dernier tout en dénonçant les 35 heures.
On les croyait morts après la révélation des argumentaires diffusés par l’UMP aux ténors de la majorité pour leur prise de parole. Les éléments de langage reviennent, cette fois pour les diplomates. Après la perte du triple A, le Quai d’Orsay a diffusé des éléments de langage qui doivent inspirer la parole des diplomates.
Révélé par L’Express, ces éléments de langage sont classes en trois grandes lignes : 1) la perte du Triple A sanctionne davantage la gouvernance de la zone euro que la situation budgétaire de la France ; 2) Ce n’est pas une bonne nouvelle, mais elle est surmontable ; 3) Notre stratégie ne changera pas : désendettement et compétitivité.
Parmi ces éléments, citons « S&P motive sa décision par la situation de la zone euro, et non par des éléments spécifiques à la France, dont l’économie est solide, diversifiée et résistante », « la France conserve une excellente notation : en passant de AAA à AA+, la France est maintenant notée 20 sur 21 », « c’est une demi-surprise : la France était sous surveillance depuis plusieurs semaines et la décision de S&P était attendue », « l’Allemagne a pris de l’avance dans la mise en oeuvre de réformes […] pendant que les socialistes faisaient les 35 heures ».
Dans les ambassades, ce dernier élément irrite alors que les diplomates se tiennent à l’écart des débats politiques. De même, le document cite en exemple l’ex-chancelier allemand Schroeder, mais pas Angela Merkel, au risque de brouiller les relations franco-allemandes de ce climat d’incertitude économique.