Barack Obama fixe une feuille de route économique
Le président Barack Obama a prononcé mardi 24 janvier le traditionnel discours sur l’état de l’Union. Au programme : une batterie de mesures économiques qui s’adresse aux classes moyennes fragilisées par la crise.
Chaque année à la fin du mois de janvier, le président américain prononce devant le Sénat et la Chambre des représentants réunis un discours sur l’état de l’Union. Il y livre sa vision des États-Unis et fixe le cap de sa politique pour l’année qui s’annonce.
L’international a évidemment été au menu de l’allocution du président Obama, de Ben Laden en passant par l’Irak, du printemps arabe à la menace iranienne. Mais c’est surtout l’économie qui a dominé ce discours sur l’état de l’Union.
Un discours qui cible les classes moyennes
Le président Obama a proposé une batterie de mesures pour une « économie américaine construire pour durer » dans ce qui s’inscrit comme un message adressé clairement aux classes moyennes fragilisées par la crise. « Nous pouvons soit nous contenter d’un pays où un nombre de plus en plus faible de gens s’en sortent bien, pendant qu’une part croissante des Américains s’en sortent tout juste. Ou nous pouvons rétablir une économie où tout le monde a une chance, où tout le monde fait son dû, et tout le monde joue selon les mêmes règles », a commenté le président Obama
Une feuille de route pour la fiscalité
En économie, Barack Obama a proposé une feuille de route pour une fiscalité équitable. Le président américain veut modifier le code des impôts de sorte que les plus riches s’acquittent de façon plus conséquente de leur part au fisc. « Washington doit cesser de subventionner les millionnaires. En fait, quelqu’un qui gagne un million de dollars par an ne devrait pas bénéficier de crédits d’impôts spéciaux ni de déductions fiscales extraordinaires », a déclaré le président américain.
Une taxation des hauts revenus à hauteur de 30 % est ainsi envisagée. « La réforme fiscale doit suivre la règle Buffet : si vous gagnez plus d’un million de dollars par an, vous ne devez pas payer moins de 30% d’impôt » a poursuivi Barack Obama.
Si le président veut s’attaquer aux très hauts revenus, il entend épargner les classes moyennes. « A l’inverse, si vous gagnez moins de 250 000 dollars par an, comme 98 % des familles américaines, vos impôts ne devraient pas augmenter », a-t-il plaidé devant le Congrès.
Idem pour la fiscalité des entreprises. Barack Obama veut plus d’équité entre les gros groupes et les PME localisées exclusivement sur le territoire américain. « Aujourd’hui, les entreprises obtiennent des réductions d’impôt lorsqu’elles délocalisent les emplois et les profits à l’étranger. Dans le même temps, celles qui choisissent de rester en Amérique sont frappées par l’un des taux d’imposition les plus forts au monde. Cela n’a aucun sens […] alors changeons cela ».
Obama pour un marché des énergies renouvelables
Sur la politique énergétique, Barack Obama est conscient des obstructions du Congrès. Agir dans ce domaine est difficile pour le président. Barack Obama a donc critiqué le Congrès, pas tant sur la question du réchauffement climatique que sur la nécessité de conforter un marché américain des technologies dans les énergies renouvelables.
« Il n’y a pas de raison que le Congrès ne fixe pas au moins des critères en matière d’énergies vertes qui créent un marché pour l’innovation. Je ne vais pas céder les industries solaires, éoliennes et des batteries électriques à la Chine ou à l’Allemagne sous prétexte que nous refusons de nous engager dans le même sens », a-t-il ainsi déclaré.