Sarkozy/Merkel : y a-t-il un flic pour sauver l’euro ?
Invraisemblable il y a encore quelques semaines, un scénario d’implosion de la zone euro et d’abandon de la monnaie unique est aujourd’hui considéré crédible. Sous la houlette de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, les chefs d’état de la zone euro, qui se réunissent à partir de jeudi soir à Bruxelles, vont devoir s’adapter… ou accepter le délitement.
Que peuvent les gesticulations désespérées de Nicolas Sarkozy et Angela Merkel face à une crise de l’euro qui puise sa source dans la débilité (entendez faiblesse) congénitale d’une monnaie unique sans gouvernance unique… qui a de surcroît intégrée au pas de charge des économies qui n’étaient pas prêtes à rejoindre la zone euro ?
Pas grand-chose en réalité et sans réforme de fond de la zone euro et plus globalement du mode de fonctionnement des institutions européennes, la monnaie unique pourrait rapidement s’enfoncer dans les poubelles de l’histoire. Une réforme qui sanctionnera nécessairement des pertes de souveraineté et engendrera une forme de fédéralisme même si le mot écorche la bouche de tous les dirigeants européens.
La question du fédéralisme européen est un vieux serpent de mer et la conclusion logique du processus d’intégration européenne… qui est peut-être pertinent d’un point de vue économique, mais pose de nombreuses questions en terme de démocratie. Cette Europe fédérale est sans doute la seule voie mais elle se sera faite jusqu’au bout dans le dos des citoyens (pour ne pas dire contre eux).
Dès lors, et à quelques mois d’une élection présidentielle qui s’annonce on ne peut plus serrée, Nicolas Sarkozy peut-il assumer cette voie de l’intégration. Sauver l’euro ou sauver l’Elysée… choix cornélien.