RSA : un coup de pouce efficace ?
Deux ans après la généralisation du Revenu de Solidarité Active (RSA), le Comité national d’évaluation vient de publier un bilan mitigé sur son efficacité. Si l’objectif de réduire la pauvreté est en partie rempli, la contribution du RSA à l’aide au retour à l’emploi reste extrêmement faible.
Deux ans après la généralisation du Revenu de Solidarité Active (RSA), 1,9 million de foyers français percevaient l’allocation en juin 2011. Une augmentation de 400 000 bénéficiaires depuis la mise en place du dispositif, qui n’atteste pourtant pas du succès entier de la mesure.
A l’issue de la publication d’un rapport sur l’efficacité du RSA par le Comité national d’évaluation jeudi 15 décembre, la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale Roselyne Bachelot a dressé aujourd’hui un « bilan mitigé » du RSA en matière de reprise d’emploi. Tout en soulignant que le RSA avait permis à un certain nombre de personnes de sortir de la pauvreté, Roselyne Bachelot a affirmé sur TF1 que « dans la période que nous traversons, le bilan est beaucoup plus mitigé sur l’emploi ».
Réduction de la pauvreté et aide à l’emploi
Le RSA est composé de deux volets. D’abord, ce qu’on appelle le « RSA socle », destiné aux personnes sans revenu (1,4 million de personnes en juin 2011), et enfin le « RSA d’activité » (500 000 personnes). Cette seconde composante est perçue par des personnes qui travaillent, mais qui ne réunissent pas les revenus suffisants. Son objectif primordial consistait à aider une population qui n’était pas couverte, et de facto à alléger la pauvreté.
Si l »‘intensité » de la pauvreté (distance qui sépare le revenu des foyers pauvres du seuil de pauvreté) a pu être réduite grâce au « RSA d’activité », l’efficacité de l’allocation en matière d’aide au retour à l’emploi reste à prouver. Pour François Bourguignon,président du comité d’évaluation, la part des allocataires ayant repris une activité grâce à la prestation est estimée à 3%, soit à un taux identique à celui du RMI.
Le rapport souligne que cette défaillance est partiellement le fruit d’une mauvaise conjoncture économique, peu favorable à l’embauche. Mais il n’oublie pas d’émettre une recommandation. Selon les experts, il faut évaluer les bonnes pratiques d’accompagnement dans les départements où les bénéficiaires potentiels ne sont pas orientés.