Le Fonds européen de stabilité financière
Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) est un fonds commun de créances approuvé le 9 mai 2010 lors d’un sommet des États membres de la zone euro. Son objectif est de réduire le poids des dettes souveraines en contractant de façon commune des emprunts au profit d’un pays menacé d’insolvabilité.
Pour ce faire, le FESF emprunte à la place d’un État en difficulté. Précisons que ce n’est pas tant le FESF qui emprunte que ses unités constituantes, en l’occurrence la Commission européenne et les États membres de la zone euro. L’intérêt réside alors sur les intérêts d’emprunt, la Commission européenne et les États les plus robustes pouvant emprunter à des taux bien plus bas que les pays endettés.
En effet, il faut rappeler que la crise des dettes souveraines est tout autant une crise de gestion budgétaire qu’une crise de confiance au sein de la zone euro. Par peur de défaut de paiement (faillite de l’État), les marchés financiers qui détiennent une partie des dettes souveraines n’accordent des prêts qu’à des taux d’intérêt importants. Pour l’État déjà endetté, le prêt coûte alors très cher et les opérations de refinancement son presque impossible. La dette s’aggrave, alimentant un cercle vicieux.
C’est à ce stade que le FESF est activé. Il opère à deux niveaux pour un engagement maximum de 500 milliards d’euros :
- dans un premier temps, la Commission européenne emprunte à hauteur de 60 milliards d’euro sur autorisation du Conseil pour les Affaires Économiques et Financières réunissant les ministres des Finances des États membres.
- dans un deuxième temps, le FESF peut mobiliser les États membres qui empruntent en leur nom un total de 440 milliards d’euros qu’ils versent sous la forme de prêts bilatéraux.
Pour garantir la stabilité et l’efficacité du mécanisme, le déclenchement du FESF ne nécessite pas l’accord des Parlements nationaux : les décisions sont prises au sein de l’Eurogroupe. Les opérations du FESF peuvent également être combinées avec le Fonds monétaire international qui peut emprunter jusqu’à 250 milliards d’euros, portant le montant total à 750 milliards.