Le family business innovant : un moteur de croissance face à la crise
La crise économique semble avoir plutôt bien épargné les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Leur capacité d’innovation, leur bonne insertion dans le tissu économique des territoires et la stabilité de leur direction constituent des atouts pour ces entreprises qui peinent pourtant à se faire connaître.
En France, les entreprises de taille intermédiaire sont inscrites depuis récemment dans la nomenclature Insee. La création d’un « profil ETI » a permis de fixer des critères spécifiques : une entreprise de taille intermédiaire est une entreprise qui a entre 250 et 4999 salariés, et soit un chiffre d’affaires n’excédant pas 1,5 milliard d’euros, soit un total de bilan n’excédant pas 2 milliards d’euros.
Peu valorisées par les pouvoirs publics, les entreprises de taille intermédiaire sont pourtant un atout économique qui s’explique par leur capacité d’innovation et leur présence sur les marchés internationaux, là où les PME sont souvent trop faibles structurellement pour se lancer à l’étranger.
Mais lorsqu’on parle du tissu économique français, l’analyse ne va pas souvent plus loin que les groupes du CAC 40 et les PME. Entre les deux, rien, laissant de côté la présence des entreprises de taille intermédiaire dans la nomenclature des sociétés françaises et ignorant l’immense potentiel économique qu’elles ont, aussi bien en termes d’innovation que de capacité à se placer sur les marchés internationaux.
C’est le constat qui ressort d’une étude de KPMG sur les entreprises de taille intermédiaire : 29 % d’entre elles considèrent en effet l’innovation de produit/service ou de process de production comme un facteur de croissance et 21 % conçoivent l’international comme un levier de croissance. 80 % des ETI ont d’ailleurs une activité à l’étranger.
Une autre force des entreprises de taille intermédiaire : leur stabilité, particulièrement dans le cas des entreprises à direction familiale (family business). La force d’une family business, c’est de ne pas subir la pression du court des marchés et des actionnaires et d’être animée par une cohésion dans la direction liée à la présence d’un patrimoine familial. D’où la stabilité de ce type d’entreprise.
Une étude du groupe BPCE révèle ainsi qu’en 2010, 12 315 entreprises, soit 5,9% des 207 600 PME et ETI, ont connu une opération de cession-transmission. Parmi ces opérations, on comptait 9 065 cessions, 1 635 changements de dirigeant intrafamilial et 1 615 changements de dirigeants actionnaires. Précisons que les opérations mesurées en 2010 concernaient dans 71% des cas des petites entreprises et, dans 18% des cas, une entreprise de taille intermédiaire. Autrement dit, on constate une relative stabilité des entreprises de taille intermédiaire à direction familiale.