Israël et la France s’attaquent au cancer
Des chercheurs français et israéliens se sont rencontrés en novembre 2011 à Tel-Aviv à l’occasion d’un colloque sur les avancées de la recherche contre le cancer. Au coeur des discussions : l’efficacité révolutionnaire des nanotechnologies pour lutter contre le cancer.
La recherche contre le cancer piétine. Lorsque le président américain Richard Nixon signa le National Cancer Act, un programme de financement de recherche d’une ampleur remarquable, les États-Unis ne donnaient pas vingt ans à la maladie pour disparaître.
Quarante ans plus tard, le fléau est toujours là. Mais les traitements chimiques, dont l’efficacité n’est pas toujours garantie, se retrouvent désormais face à une diversification des soins. En effet, alors que le cancer résiste à la chimiothérapie, les espoirs thérapeutiques sont désormais placés dans les médicaments basés sur les nanotechnologies.
Les nanotechnologies sont appliquées aux sciences de la vie depuis maintenant quinze ans. Elles favorisent le développement de méthodes nouvelles de traitement dans l’organisme humain. Dans le cadre de la lutte contre le cancer, l’espoir des chercheurs est placé dans la précision avec laquelle la nanomédecine peut directement atteindre les cellules cancéreuses, tout en épargnant systématiquement les cellules saines. Une efficacité ciblée que la chimiothérapie ne permet pas.
A titre d’exemple, le centre d’innovation moscovite Skolkovo participe activement dans le développement de cette innovation. François Piuzzi, chargé de mission au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, confirme cette contribution novatrice des nanotechnologies dans la lutte contre le cancer : « l’un des buts de l’application de la nanotechnologie à la médecine est d’avoir le moins d’effets collatéraux pendant les traitements en atteignant uniquement les cellules touchées ». Par conséquent, la lutte anticancer est devenue la priorité par excellence des chercheurs en nanomédecine. Et pas seulement dans l’Hexagone, en Israël aussi.
Israël est à la pointe de la recherche dans les nanotechnologies. Simon Benita, directeur de pharmacie de l’Université hébraïque de Jérusalem et spécialiste mondial de la nanoencapsulation (système permettant de faire entrer dans une capsule des molécules minuscules), résume l’état de la recherche dans le pays : « Israël a connu de grands succès ces dernières années dans le domaine de la nanomédecine, application de la nanotechnologie à la médecine. […] Si l’on investissait davantage d’argent dans la recherche sur les nanoparticules, on pourrait sauver plus de vies » .
Jusqu’à présent, la nanomédecine a réussi à améliorer la qualité de vie des patients atteints de maladies incurables et à augmenter le nombre de femmes soignées pour des cancers du sein. Mais son efficacité peut être davantage optimisée, entre autres grâce à des partenariats bilatéraux entre centres de recherche.
Un colloque a donc rassemblé à Tel Aviv des chercheurs français et israéliens, non seulement pour discuter des avancées et enjeux de la recherche anticancer, mais également pour accélérer et améliorer la coopération entre les deux pays sur cette question. A l’occasion de cette rencontre, François Piuzzi a rappelé fonder ses espérances sur la nanotechnologie, qui « nous permet de manipuler le tout petit, ce qui implique des conséquences proches parfois de la science-fiction » . La lutte contre le cancer ne fait que commencer.