Industrie française, le bilan désastreux des trois dernières années
En ces temps de campagne présidentielle, les candidats affichent tous de grandes ambitions pour l’industrie française. Mais dans les faits, les usines du pays disparaissent peu à peu.
Une étude de Trendeo parue dans Les Echos dresse un bien triste bilan de l’évolution de l’industrie française au cours des trois dernières années.
L’institut de veille a recensé pas moins de 800 fermetures d’usines depuis 2009 (dont 400 pour la seule année 2009, particulièrement marquée par la crise).
Et pour quelques fermetures de sites très médiatisées (ArcellorMittal) par des enjeux politiques, beaucoup d’autres passent inaperçues et sont à peine évoquées dans les médias.
Dans le même laps de temps, 494 usines ont été créées, soit un solde négatif de 385 sites industriels. Le constat est le même concernant la masse salariale des entreprises. Si 880 usines ont embauché, 1170 ont en revanche réduit leur effectif.
Au total ce sont 100.000 emplois industriels qui ses sont volatilisés depuis 2009. Certes la destruction des emplois industriels n’est pas un phénomène nouveau, la désindustrialisation de la France étant constante depuis les années 70, mais elle s’est particulièrement accrue depuis la crise de 2008-2009.
Les secteurs les plus touchés sont l’automobile (moins de 30.000 emplois en trois ans), l’industrie pharmaceutique, le secteur des high-tech, la métallurgie et la chimie. Ils pâtissent notamment de salaires trop élevés et de difficultés d’exportation. Mais avec des coûts tout aussi importants, l’Allemagne s’en sort mieux, principalement grâce à l’innovation.
Les années suivantes ne s’annoncent pas sous de meilleurs auspices, malgré un léger mieux observé mi-2010. Trendeo constate une récente reprise des suppressions d’emplois conjuguée à une baisse des créations.